La transformation, ça commence EN vous!

La transformation de l’expérience d’apprentissage, repenser l’école, sont les sujets de l’heure. On en parle partout. Au fil des discussions, on finit toujours par parler de la zone de confort des gens. Après tout, transformer l’expérience d’apprentissage de l’élève, repenser l’école, ça sous-entend un changement dans nos pratiques. L’inférence à faire ici, c’est que ça implique que tous sortent de leur zone de confort, que tous soient en croissance. Les élèves, les parents, les enseignants, les directions, les superviseurs systémiques, la société. Tout le monde.

La loi de l’élastique

En tant que coach en leadership, je suis appelé à enseigner Les 15 lois inestimables de la croissance de John C. Maxwell afin d’aider les gens à atteindre leur plein potentiel. La loi de l’élastique ne laisse personne indifférent puisqu’elle adresse de plein fouet la zone de confort. Elle va comme suit : «Votre croissance cesse lorsque vous diminuez la tension entre ce que vous êtes et ce que vous pourriez devenir.» Tout ce qui vaut la peine d’être fait, comme de vivre pleinement sa vie et d’atteindre son plein potentiel, ça se passe à l’extérieur de sa zone de confort.

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La zone de confort nous coûte cher

La zone de confort, c’est le pilote automatique, c’est l’habitude, l’inconscience, c’est peu d’émotions, positives ou négatives. C’est le statut quo. La zone de confort, c’est ordinaire. C’est la roue qui tourne. C’est moyen. C’est être dans la moyenne. Quand vous allez au resto le vendredi soir, souhaitez-vous trouver un resto moyen, avec de la nourriture moyenne, un serveur moyen, une ambiance moyenne, avec de la compagnie moyenne. Quoi de mieux qu’un bon vendredi soir moyen! Bien sûr que non! Et je ne connais personne qui soit devenu enseignant pour être ordinaire. Ce qu’on ne nous dit pas toujours, c’est que sans plan précis, sans objectifs clairs, on devient inconscient, on devient ordinaire et les résultats dans notre vie en général sont ordinaires. L’inconscience, la zone de confort, nous coûte cher. Parce que quand on devient ordinaire, notre profession devient ordinaire. Notre quotidien devient ordinaire. Notre motivation, notre curiosité, notre désir d’apprendre… tout devient ordinaire. Bof! (soupir…) Mais c’est confortable sur le plan affectif, dans le moment présent. Danger.

Sortir de sa zone de confort

Sortir de sa zone de confort, c’est tout le contraire. C’est la conscience. La conscience qu’il y a mieux. Qu’on peut faire être mieux! Lorsqu’on devient conscient qu’en devenant plus que ce que nous sommes, on peut obtenir plus que ce que nous avons, tout bascule. On se fixe des objectifs. Les objectifs ont un rôle bien particulier lorsqu’il est question de croissance personnelle.

  1. Nos objectifs nous permettent d’être intentionnels. La croissance n’arrive pas par hasard.
  2. Nos objectifs nous incitent à devenir la personne que nous devons être pour les atteindre. Pensez-y.

Présentement, le monde de l’éducation a pour objectif de transformer l’expérience d’apprentissage de tous les apprenants. C’est notre incitatif collectif pour devenir (les personnes et le système) ce que nous devons devenir pour y arriver. La transformation de l’expérience d’apprentissage, ça commence EN nous. À l’intérieur de chacun de nous. Ça commence avec la prise de conscience qu’il y a mieux pour nous et pour les apprenants. Et que ce MIEUX se trouve à l’extérieur de notre zone de confort, quelle qu’elle soit pour vous.

Tous les acteurs dans le système doivent devenir confortablement inconfortables pour que collectivement, nous devenions ce que nous devons devenir pour permettre à tous les apprenants d’atteindre leur plein potentiel dans un contexte axé sur la performance croissance et où les émotions de tous seront positives. Bien-être, dites-vous?

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Confortablement confortable

La première étape, c’est de reconnaître qu’on est confortablement confortable. Pas de croissance ici. Morne et taciturne, comme une fin d’après-midi de novembre. Ça coûte cher. Ça nous coûte la joie de vivre qui vient avec le dépassement de soi. Il y a des liens importants à faire entre l’estime de soi, le sentiment d’auto-efficacité et la croissance (ou le manque de). Pourquoi changer? Qui sait?…

Inconfortablement confortable

Ensuite vient le moment où on se dit qu’il y a mieux. Qu’on pourrait… Pourquoi pas changer? Et pourquoi pas moi? Prise de conscience! Ça peut être brutal. C’est ici qu’on a l’intention de… Et dès qu’on a l’intention de, les émotions et le discours intérieur s’en mêlent. Rien n’a changé encore, et pourtant, tout a changé. Vous me suivez? Tout se passe en dedans. La raison nous dit qu’il faut sortir de notre zone de confort, mais les émotions nous bloquent. Ouf!!! Le combat. L’intensité et la durée de cette étape varient en fonction des individus. Qui sait pourquoi? Empathie svp. Selon mon expérience, plus on nourrit nos craintes, plus c’est difficile de passer à l’action et plus on souffre. Pour rien. En silence. S’il fallait faire une faute… Croissance, pas perfection.

Inconfortablement inconfortable

Ok go. Là on passe à l’action. On essaie une nouvelle approche, on intègre une nouvelle technologie, on évalue autrement, on donne une voix à l’élève, on conçoit une expérience d’apprentissage… On lâche prise et on s’essaie. On est loin du confort ici. On s’entend. Mais on grandit. Déjà, on grandit. Le dépassement de soi, aussi minuscule soit-il, fait grandir l’estime de soi et le sentiment d’auto-efficacité. Si on laisse de côté les émotions, c’est super facile de sortir de sa zone de confort. On le fait. C’est un choix. Ça coûte gratuit. C’est facile, ça. Non? Mais tout ce qui est facile à faire est aussi facile à ne pas faire. C’est là que les objectifs qu’on se fixe deviennent importants. Ils nous permettent de demeurer conscients chaque jour et de passer à l’action. Et c’est tellement inconfortable. Vous avez été ado. Vous savez peut-être que de grandir, physiquement, peut être douloureux. À l’âge adulte, c’est la croissance personnelle qui fait mal, sur le plan du confort. Passer à l’action chaque jour, pour transformer notre pratique, c’est ce qui nous permettra de développer une nouvelle forme de confort. Le confort dans la croissance. Vous sentez les papillons?

Confortablement inconfortable

Pour développer des apprenants à vie, il faut le devenir nous aussi. Et ça, ça veut dire qu’on doit vivre en mode Béta. Il faut devenir confortables à l’idée de toujours vivre avec cette tension (loi de l’élastique) entre où nous sommes et où nous pourrions être. Le monde d’aujourd’hui, il change. C’est comme ça. Et on peut toujours devenir plus. Il n’est jamais trop tard. Ça demande une certaine mentalité, ça demande du caractère et de la discipline, ça demande de la conscience. Et ça génère en nous, des émotions positives et une confiance en soi sans égal. Ça donne du oumf, comme on dit 🙂

Êtes-vous prêts à vivre confortablement à l’extérieur de votre zone de confort?

La croissance et votre plein potentiel vous y attendent.

C’est ce qui est requis de nous tous, si on veut sérieusement repenser l’école.

Transformer l’expérience d’apprentissage, ça commence EN vous! En nous tous.

On commence maintenant?

Merci de vos commentaires 🙂

20 Nov, 2017

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Commentaires

6 Commentaires

  1. Elise

    J’aime beaucoup votre réflexion. Je travaille fort à sortir de ma zone de confort depuis quelques années, en intégrant la pensée critique à mes tâches, en donnant plus d’opportunités pour la collaboration, en différenciant lors de mes activités et mes évaluations et, tout récemment, en repensant l’aménagement de mon local. Mais il y a encore du chemin à faire, c’est un processus continu.

    Je dirais que je suis présentement inconfortablement inconfortable. Je me sens à l’aise d’essayer de nouvelles façons de faire, cela ne me rend pas inconfortable. L’inconfort pour moi est plutôt dans toute l’énergie que cette transformation exige. C’est un lourd poids à porter puisqu’on veut garder la réussite et le bien-être de l’élève en tête, mais on finit souvent par s’oublier nous. Repenser sa façon de faire et restructurer ses leçons et activités est une énorme tâche. Vivre hors de sa zone de confort à tous les jours est exigeant.

    Je crois donc qu’il est important de faire ça un petit pas à la fois, et non tout d’un coup. C’est un aspect qui manque aux discussions de transformation de l’apprentissage (dans les médias, dans nos écoles) dernièrement je trouve. Car idéalement on veut un environnement d’apprentissage transformé, mais on veut aussi des enseignants en forme pour enseigner. Je crois que cet aspect de bien-être de l’enseignant dans cette grande période de changement devrait aussi être adressé dans les divers messages au sujet de l’éducation.

    Un grand merci pour votre blogue. Vous me faites toujours réfléchir et me remettre en question. J’aime ça.

    Réponse
    • Marius

      Elise, je suis tellement d’accord avec toi. Cette transformation qui commence en soi, ça demande de l’énergie. C’est à chacun de s’écouter et d’y aller de petits pas, comme tu dis. Il y a beaucoup de chemin à faire, oui. Je dirais cependant qu’il ne faut pas espérer une ligne d’arrivée. La transformation n’a pas de fin dans ma tête. C’est être en croissance durant toute la vie, pas juste à l’école. En fait, ce que j’essaie de dire c’est que je vois la transformation comme un mode de vie, comme une mentalité, pas comme une liste de choses à accomplir. Je ne sais pas si ça a du sens, mais bon. Je te remercie de ton commentaire et te souhaite bon succès (et santé 🙂 dans tes prochaines étapes!

      Réponse
  2. Joël McLean

    Merci cher collègue pour cette belle réflexion. J’aime beaucoup le deuxième visuel – progression des états de confort.

    #boss

    Réponse
    • Marius

      Merci Joël 🙂 #corporate

      Réponse
  3. Chantal C. Bertin

    Bonjour Marius, Merci pour tes articles qui me nourrissent beaucoup. J’espère que le saut au coaching se passe bien pour toi. J’ai une petite suggestion pour toi, à prendre ou à laisser je ne serai pas insultée. J’espère que tu ne penseras pas que je suis lâché. Je suis abonnée au 40 hour teacher work week de Angela Watson. Elle envoie une ressource/réflexion à chaque semaine. Il y a la version écrite comme toi mais aussi la version audio du texte. C’est essentiellement elle qui lit son texte. Ça peut sembler lâche mais je préfère l’audio. Il y a l’intonation de la voix et les émotions passent mieux. Ça me permet aussi juste de m’étendre sue le sofa, fermer les yeux et d’écouter plutôt que de regarder encore un écran. Ça reste mieux dans ma mémoire ainsi. Je ne sais pas si c’est possible pour toi mais des capsule audio et ou vidéo selon moi c’est gagnant. C’était mon grain de sel. Je retourne la ma prep et ma correction. Bonne journée Chantal Bertin

    Envoyé de mon iPad

    >

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    • Marius

      C’est une excellente suggestion, Chantal. Je vais explorer les possibilités. Je te tiens informée! 🙂

      Réponse

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