Sept leçons de leadership tirées du tout 1er Sommet Google francophone à l’Académie Lafontaine

Quand j’ai mis les pieds pour la première fois à l’Académie Lafontaine samedi dernier, j’ai tout de suite senti que j’allais vivre un week-end hors du commun. L’agora avait été aménagée avec des chaises, des fauteuils, des divans, des vélos stationnaires, des tables de bistro, le tout aménagé autour du point central qui serait occupé par les animateurs et les conférenciers… Environnement flexible et accueillant vous dites? img_1648Il y a aussi le fait que c’était le tout premier sommet exclusivement francophone au monde. Chose certaine, c’était très plaisant de côtoyer des collègues francophones d’un peu partout et de vivre un événement par et pour des francophones. J’étais aussi  bien heureux de voir à quel point les élèves étaient au coeur du Sommet avec @Equipedui , une équipe d’élèves qui appuyaient au niveau de la technique. Autre coup de coeur, Élizabeth, une élève de secondaire 4, a ouvert la conférence du samedi matin en livrant tout un message au nom des élèves. J’avais aussi l’occasion de livrer ma toute première conférence d’ouverture le dimanche matin. Une conférence portant sur la puissance du leadership pédagogique.  capture-decran-2016-11-20-a-23-14-19

Bref, un week-end d’apprentissage bien spécial, d’autant plus que j’étais entouré de mes collègues dont plusieurs avec qui j’échange habituellement en ligne via Twitter.

Après une semaine de réflexion, je vous partage 7 leçons de leadership tirées du tout premier Sommet Google francophone à l’Académie Lafontaine.

1. Tous les enseignants ont quelque chose d’unique à offrir.

Quelques minutes avant ma conférence d’ouverture, je discutais avec un collègue et il me disait que nous recevons rarement du renforcement positif de nos collègues ou de nos superviseurs dans nos écoles. Tout le monde a tellement de choses à régler au quotidien… Nous passons une bonne partie de notre temps à chercher ce qui ne va pas pour pouvoir le corriger. Pas facile de mettre l’accent sur ce qui va bien dans un tel contexte. C’est pourquoi nous avons besoin de mettre des choses en place pour nous assurer de souligner nos bons coups, nos talents, nos forces. Tout le monde a des forces, des talents, des qualités. Dès le début de ma conférence, j’ai posé la question suivante aux participants : «Si on demandait à un de vos proches, quelles sont vos forces, vos qualités?» Voici les réponses obtenues via Answer Garden.capture-decran-2016-11-20-a-21-13-01

Que de potentiel! N’est-ce pas? C’est important d’être conscient de ce qu’on a à offrir si on veut bien l’offrir et le faire intentionnellement. En regardant ce nuage de forces, de talents, de qualités, je me pose deux questions.

  • Est-ce que ces forces sont utilisées à leur plein potentiel en salle de classe?
  • Si on faisait le même exercice avec les élèves, comment leurs forces pourraient-elles êtres mises au service de l’apprentissage de tous en salle de classe?

Quoi qu’il en soit, chaque enseignant a quelque chose d’unique à offrir à ses élèves au fil de sa carrière. Et je crois fermement que nous ne sommes pas remplaçables (à partir du 2e niveau de leadership de John C. Maxwell). Misons sur notre unicité et sur l’unicité des élèves pour personnaliser notre enseignement.

2. Réfléchir à sa pratique, ça fait du bien.

Tout le week-end, les participants ont eu la chance de réfléchir à leur pratique grâce aux excellents ateliers offerts et grâce aussi aux différentes idées présentées par les conférenciers. La jeune Élizabeth nous a rappelé que les élèves veulent se réaliser à l’école. Que ce qui se passe en salle de classe, c’est important. @LiseGaluga nous a rappelé de cibler les choses qui sont dans notre zone d’influence et dans notre zone de contrôle afin de garder un sentiment d’efficacité personnelle élevé. Faire tout ce qu’on peut, maintenant, avec ce qu’on a. La situation idéale n’existe pas. De mon côté, j’ai amené les participants à réfléchir à l’enseignement par le biais de l’histoire de Juliette, ma plus jeune fille, lorsqu’elle a appris à faire du vélo. Les participants ont aussi réfléchi à la place de l’humain dans notre profession, à l’innovation à l’intérieur de la boîte, au leadership ainsi qu’au rôle de la technologie dans tout ça. Vous pouvez lire les commentaires et les réflexions des participants pendant ma conférence dans ce storifycapture-decran-2016-11-20-a-21-33-56

3. Parler de sa pratique avec des collègues, c’est passionnant!

Réfléchir à sa pratique, c’est bien. En parler avec ses collègues, c’est mieux! Sérieusement. Je ne sais pas combien de participants m’ont dit à quel point ils appréciaient avoir la chance de parler de leur pratique, d’échanger des idées, des trucs et astuces etc. Une chose inattendue lorsqu’on jase avec des collègues, c’est qu’on repart souvent rassurés. On se rend compte que nos collègues vivent les mêmes défis que nous. Ça normalise. À la lecture de plusieurs tweets, je me rends compte que le côté humain, les émotions, les relations sont très importantes pour la majorité des gens. Je crois que c’est le côté que nous n’abordons pas assez souvent entre collègues. Comment entrer en relation avec les élèves? Comment s’établir comme leader dans sa classe? Dans son école? Pour vraiment s’aider entre collègues, je crois qu’il faut se parler davantage des relations. En m’appuyant sur mon vécu, voici quelques éléments qui peuvent aider à entrer en relation avec les élèves.

  • Croire que les élèves sont importants
  • Écouter ce qu’ils disent, les mots qu’ils choisissent (que disent-ils vraiment?)
  • Observer comment ils agissent et réagissent (trouver la fonction du comportement)
  • Identifier les besoins réels des élèves
  • Ajouter de la valeur aux élèves
  • Choisir des stratégies aujourd’hui qui vont permettre à l’élève de continuer d’apprendre demain avec moi (les élèves n’apprennent pas des profs qu’ils n’aiment pas)
  • Être authentique, être soi-même, être constant, être l’adulte – toujours!

4. Les enseignants veulent voir leurs collègues réussir.

Ce qui m’a frappé c’est à quel point, dans un contexte d’apprentissage informel (tout le monde était là par choix), tout le monde se soutient, s’encourage, cherche le meilleur dans ce que l’autre présente. En effet, toutes les personnes qui offraient des ateliers se soutenaient les uns les autres, s’encourageaient. C’était tellement beau à voir. Entre professionnels, nous reconnaissons l’effort requis pour nous préparer, pour donner à nos collègues le meilleur de nous-mêmes, nos meilleures réflexions, nos meilleurs conseils, nos meilleures pratiques. Les enseignants veulent voir leurs collègues réussir. Ceci dit, en m’appuyant sur mon vécu, je crois que la capacité à entrer en relation avec les élèves, la capacité à s’établir comme leader dans sa classe est le facteur déterminant pour tout enseignant. Et je ne parle pas de résultats scolaires. Pour être heureux, comme enseignant, pour sentir qu’on réussit au quotidien, on a besoin de sentir qu’on peut entrer en relation avec les élèves, qu’on est respecté. C’est la base. C’est aussi un sujet délicat. C’est pourquoi j’en parle ouvertement dans ma conférence. C’est pourquoi, comme jeune enseignant, j’ai commencé très rapidement à accueillir des stagiaires dans ma classe. Je voulais leur partager les quelques stratégies qui avaient sauvé ma carrière et qui me permettaient de continuer à cheminer en tant que jeune professionnel. Je voulais voir mes collègues réussir là où j’avais échoué à mes débuts. En ce sens, je vous encourage à vous appuyer entre collègues au quotidien. Vous en valez la peine.

5. Le leadership, c’est l’affaire de tous.

Après avoir présenté les 5 niveaux de leadership de John C. Maxwell, tout en faisant des liens explicites à notre profession, j’ai le sentiment que la majorité des gens se voient exercer un leadership pédagogique dans leur rôle actuel. Voici ce que les gens ont répondu lorsque je leur ai demandé : «Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous entendez Leadership?» capture-decran-2016-11-20-a-22-25-52

En regardant le nuage de mots, je me dis que toute personne en éducation peut être …(choisissez votre mot). En tenant compte des commentaires des gens sur Twitter et des commentaires des gens qui sont venus me jaser par la suite, je crois que les gens voient de plus en plus la différence entre les responsabilités associées aux différents titres (enseignant, direction, surintendant…) et notre capacité d’exercer un leadership pédagogique intentionnel et conscient au quotidien, peu importe notre rôle. Le leadership, c’est l’influence. C’est à mon avis la clé du succès de notre système si on veut transformer l’expérience d’apprentissage des élèves.

6. La technologie peut nous aider à faire tout ça!

J’ai rencontré pour la première fois en personne au moins 40 personnes qui sont dans mon réseau sur Twitter. Quel bel exemple de ce qui est rendu possible, grâce à la technologie. Il va sans dire que c’est l’apprentissage de divers outils technologiques qui nous amenaient tous à l’Académie Lafontaine la semaine dernière. Or mon grand constat, c’est que la technologie permet aux humains, aux pédagogues de briller. Avec la technologie, on communique, on crée, on documente, et plus! La technologie peut nous aider à faire tout ça, quand on veut. Que dire de plus?

7. Tout est possible en éducation!

«Tout est possible en éducation lorsqu’on exerce un leadership pédagogique intentionnel et conscient!» C’est avec cette affirmation que j’ai débuté ma conférence. Quand je regarde les talents des collègues avec qui j’ai appris les 12 et 13 novembre derniers, quand je regarde la variété des ateliers, l’expertise, la passion, les gens qui ont donné leur week-end pour investir en eux, je me dis que le potentiel de leadership pédagogique est incroyable. C’est ce que je vois également à titre de Leader pédagogique de l’équipe TacTIC dans les écoles que nous accompagnons. Si on regarde tout ce qu’on a, tout est possible. Mais ce n’est pas facile d’innover à l’intérieur de la boîte. Il faut se donner une façon de demeurer intentionnel et conscient au quotidien. J’ai proposé aux participants la règle des 5, telle que présentée par John Maxwell. L’idée c’est de choisir un objectif clair (son arbre) et de choisir 5 choses à faire quotidiennement (sa hache) qui vous permettront d’atteindre votre objectif (abattre votre arbre) au fil du temps. Plus l’arbre est gros, plus ça prendra de temps. Voici le padlet où les participants ont été invités à partager leurs 5 au quotidien. Mieux vaut en faire un peu à tous les jours que d’en faire pendant 12 heures un jour!

On surestime ce qu’on peut faire en une journée. On sous-estime ce qu’on peut faire au fil du temps.

Quoi qu’il en soit, ce week-end était vraiment spécial. Une réussite sur toute la ligne. Et tel que prévu, lundi matin est arrivé en même temps que d’habitude. La routine a repris. De retour dans la boîte. J’espère que ces quelques leçons (ou constats) sur le leadership peuvent vous être utiles, peu importe votre rôle.

Tel que mentionné aux participants à la fin de la conférence, je vous laisse avec ma stratégie pour transformer l’expérience d’apprentissage des élèves : 5 + 5!

Les 5 niveaux de leadership + vos 5 au quotidien.

Transformons l’expérience d’apprentissage des élèves! Il faut simplement y croire.

Pour continuer à s’entraider, il y a le #LeadPed. J’espère vous y retrouver au quotidien.

Twitter, c’est du «monde» qui se parlent 🙂

Merci de vos commentaires et bon succès!

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20 Nov, 2016

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